Ambulancier, la logique prend le pas sur le réglementaire
La question du jour dans le domaine « Logique et Bon sens » va aborder la question de l’aide aux personnels hospitaliers. Quand on parle d’aide on ne parle pas de soutien social ou économique mais bien d’aide en moyen humain. Vous savez le pti coup de main, l’aide occasionnelle.
Qu’est-ce que j’entends par aide ? J’entends par le mot aide un coup de pouce, un coup de main. Je vais prendre en exemple mon expérience. J’aide les manipulateurs radio à installer le patient sur la table de radiologie. Vu que je suis présent et je reste avec mon patient donc la logique et le bon sens m’imposent de venir en aide.
Ce n’est pas grand-chose, ça rassure mon patient face à une situation qui peut être stressante. S’il est algique je suis en mesure de contrôler les choses et de préserver au mieux mon patient. Le manipulateur gagne du temps, apprécie le coup de main. Mon patient est soulagé et je peux veiller à son bien-être. Chacun se concentre sur sa mission. En plus pour le patient c’est rassurant d’avoir des visages connus plutôt que d’être réparti entre 50 professionnels différent.
Les textes règlementaires et l’aide
Je me doute que sur les réseaux, ou lors de discussions la notion de « et la loi elle dit quoi hein ? pasque moi si la loi dit pas je fais et puis j’ai toujours fais comme ça » ! Les textes réglementaires sont un sujet qui devient récurrent. Est-ce qu’il existe un texte pour ci ou pour ça ? Au bout d’un moment j’en viens à me demander si la logique et le bon sens ont disparu des écrans ? Non tout n’est pas réglementé par une fiche de tâche ni par des textes officiels.
On en parlait déjà sur la place de l’ambulancier diplômé à l’arrière ou pas ? Donc ne cherchez pas toujours des textes pour vous protéger, vous couvrir ou vous dédouaner de manière systématique. Sauf et cela va de soi quand il faut se protéger les fesses d’un potentiel risque. Mais là encore le degré de dangerosité a plusieurs niveaux. Soyons parfois un peu plus empathique que névrosé des règles et des lois.
J’aide donc je suis… un ambulancier
Etre ambulancier c’est avant tout et d’abord être un aidant. Agir pour le bien-être, la sécurité et la sérénité du patient. On parle d’aide au patient au travers d’une équipe soignante ou de soignants isolés, ou encore de médico technique. On ne parle pas d’aider pour des taches courantes hospitalières. On parle de venir filer un coup de main à quelqu’un même si aucun patient n’est impliqué. Je parle de donner un coup de main à ces aides-soignantes qui galèrent avec une malle à linge, un infirmier qui essaie de gérer une troupe de personnes agitées et qui apprécierait qu’on vienne lui proposer un peu de renfort.
Cinq minutes d’aide c’est l’image des ambulanciers qui prend du positif, c’est un sourire, un merci. La solidarité et l’aide. Et si on va par là ce sont des gestes qui vous coûtent à peine quelques minutes sur votre chemin.
Aider c’est se réunir parfois tous ensemble : personnels hospitaliers et ambulanciers pour un transfert, c’est accompagner son patient à la pesée au lieu de le laisser à la porte pour permettre aux équipes soignantes de gagner quelques secondes pour débrancher un autre patient en dialyse (et accessoirement par rebond rendre service à vos collègues d’autres sociétés puisque leurs patients sera libre plus vite). C’est accompagner cette gentille dame qui semble perdue dans le hall de l’hôpital et qui appréciera d’avoir un accompagnant pour la guider jusqu’à la salle d’attente même si ce n’est pas votre patiente.
De toute façon même si on aide ce ne sera pas réciproque
J’entends bien que le fait de rendre service n’apporte pas toujours quelque chose en retour. Mais c’est comme dans la vie de tous les jours : aides ton prochain mais ne t’attends pas qu’il te rende la pareille. Mais est-ce que ça va vous coûter quelque chose de ne pas le faire ? A un moment forcément on viendra vous apporter de l’aide : spontanément, à votre demande.
Oui ce n’est pas systématique, oui il y a des endroits où c’est aussi désert qu’une scène de western où on peut entendre le vent siffler et voir rouler les boules d’herbe. On appelle et ça résonne loin loin loin… Trouver de l’aide requiert à partir en quête du saint graal parfois je le reconnais.
Mais au final si on agit tous de cette manière : désintéressée et je m’en foutiste on tourne le dos à l’éthique du métier. Après c’est un avis personnel je vous oblige pas à le partager. Mais pour moi c’est ce qui va qualifier le professionnel d’intègre et investi. Sinon on bosse pour un coursier et on se contente alors de jeter ses colis par dessus la clôture ça ne changera pas grand chose…
Donner sans attendre en retour
Donnez ça ne coûte rien. Mais si un jour vous rencontrez des personnes en particulier qui en échange vous bafouent, vous engueulent, vous rendent la vie dure : adoptez la même attitude. Mais ne condamnez pas une équipe, une profession pour les agissements d’un seul personnel. Une aide-soignante acariâtre ne doit pas faire porter le préjudice à la gentille infirmière non ?
A force de rendre service les équipes savent à qui elles le doivent et forcément l’accueil n’en sera qu’amélioré à vos prochains passages. Etre ambulancier c’est servir et non se servir. Si la mégère de médecine interne qui vous engueule à chaque fois pour les étiquettes devra s’asseoir sur votre générosité.
Mais l’équipe d’infirmières et d’aide soignantes de médecine gériatrique que vous venez d’aider pour installer un patient très lourd saura reconnaître votre aide au prochain passage. N’oubliez pas : les équipes tournent, sachez ne pas faire payer à un ensemble la bêtise d’un seul individu.
Et oui ça s’applique aussi aux personnels soignant envers les ambulanciers… Qu’à cela ne tienne vous pouvez leur faire lire l’article et faire changer des mentalités qui sait ?