« Mon métier c’est l’urgence »
Les réelles missions de l’ambulancier et le quotidien. Bien souvent lorsque je parcours les réseaux sociaux une chose m’interpelle. Le besoin des ambulanciers de se focaliser sur des discussions du type intervention, Urgences vitales, SAMU, priorité des véhicules et j’en passe. Mais quel est ce besoin de se focaliser à ce point sur ces thèmes récurrents. Oublions-nous tous le réel de notre quotidien et nos missions premières. Certes le secours à personne est une des missions dévolue aux ambulanciers.
Mais pas seulement. Il est important de spécifier que l’ensemble des entreprises de France ne participent que de loin ou pas du tout à l’AMU. Passons les obligations ou autres qui n’ont pas cours partout, les accords départementaux, régionaux et j’en passe qui font que certaines entreprises sortent du système de l’aide médicale urgente. Ils se recentrent donc sur des missions de transport et de prises en charge qui sont à la base le cœur de notre activité.
Des missions riches et diversifiées
Le métier d’ambulancier comporte de nombreuses missions qui lui sont dévolues avec entre autre les interventions à la demande du centre 15 ou/et des médecins généralistes. Mais le cœur du métier reste avant tout le transport sanitaire. Terme qui semble péjoratif mais qui détient quand même une richesse incroyable quant à son contenu. Dire que le métier se concentre sur les missions urgentes est une erreur. C’est juste une de nos missions. Et le nombre d’entreprises qui en font leur activité unique se comptent sur le doigt de la main.
Un auxiliaire
L’ambulancier est d’abord un auxiliaire de soin, de vie, de transport. Il est un métier à plusieurs facettes qui ne se contente pas de conduire une personne à mobilité réduite ou nécessitant un transport allongé d’un point a à un point b. Le domicile du patient est pour l’ambulancier un terrain important. Il va aider le patient à une foule de choses : l’aider à s’habiller pour partir, réunir ses papiers, fermer les portes, éteindre les lumières. Prévenir les voisins, rassurer une épouse, aider à organiser un retour à domicile, déplacer des meubles au besoin, coucher le patient.
Ce sont une foule de tâches qui semblent mineures mais qui vont entrer en ligne directe avec le bien être du patient : le rassurer et l’aider. Certes certains diront que des services existent pour ce type de service. Mais quand ils sont absents ou parti courir chez d’autres patients qui vont s’en occuper ?
Il n’est pas question de laisser un patient comme un colis. Ni laisser un mari ou une femme seul, sans réponses, stressé. A qui de lui expliquer, où qui quoi, comment ça va se passer, qui joindre dans la soirée etc. C’est l’ambulancier qui s’occupe d’aider le patient dans ses démarches administratives dans les structures médicales, le guider dans les labyrinthes de couloirs et assure le lien avec les secrétariats médicaux, les personnels de soin et j’en passe.
Souvent plus complexe de gérer du « quotidien »
Certains semblent trouver dévalorisant de faire des transports pour des consultations. Mais pourtant ce type de transport n’est pas toujours simple : accessibilité du domicile, pathologie, douleurs, soutien psychologique. C’est souvent compliqué et ça demande un certain professionnalisme. Des techniques spécifiques et aussi une adaptation permanente. Ceci fait partie intégrante de votre métier. Quelle que soit la mission urgente ou pas urgente vos compétences sont souvent mises à l’épreuve. Une sortie de structure de soins ou un départ d’un domicile demande autant de compétence qu’une intervention à la demande du 15 voire souvent beaucoup plus.
Certaines interventions dites urgente ne revêtent parfois que des aspects bénins une fois sur place à contrario des prises en charge au domicile pour une simple radio qui au final se transforment en véritable opération commando : prise en charge de la douleur en adaptant le matériel et en choisissant le plus adapté, adaptation à la pathologie du patient, accessibilité des locaux, tient -il debout, assis, allongé, comment lui faire passer les escaliers en position décubitus dorsal complet alors qu’il ne supporte pas du tout un semblant de verticalisation même installé dans un matelas à dépression ?
Certes la situation ne revêt pas de caractère d’urgence en lui-même mais une certaine technicité et de capacité à s’adapter : à l’environnement, au patient, au matériel, en conservant une certaine sécurité etc.
Savoir faire, savoir être
Derrière les mots urgence ne se cachent pas toujours sauver des vies et derrière le mot transport sanitaire ne se cache pas seulement taxi. Tout ce texte pour vous rappeler que les missions des ambulanciers quelles qu’elles soient revêt une importance. Il n’y a pas de « vrais » ambulanciers qui ne font que des missions urgentes et de simple transporteurs qui se content de faire le taxi.
Chaque mission urgente ou non a son importance aux yeux des patients. La différence elle se fera dans la capacité de l’ambulancier à exercer son travail avec professionnalisme et conscience professionnelle. à appliquer les techniques que lui seul maitrise. Sa formation lui permet de trouver des solutions et de s’adapter à chaque prise en charge.
A l’heure actuelle il est important d’être capable de recentrer tout ça et d’arrêter de vouloir faire que de l’urgence, du SAMU et j’en passe. Les missions de l’ambulancier ont un éventail large et riche. Il ne faut jamais oublier que nous sommes un des liens de la chaine de soins et que notre utilité recouvre de nombreux domaines même si certains semblent moins illuminés de paillette aux yeux de la population.
Je comprends que certains voient dans le mot urgence une façon de rendre leur métier plus « valorisant » mais n’oublions jamais que le métier est bien plus profond et complexe que cela. Peu importe ce qu’en pense la population ou les gens qui n’arrivent pas encore à saisir l’ensemble de ce métier. C’est à vous tous de faire leur éducation afin de leur expliquer les subtilités.