A la découverte de l’Emergency Medical Service de La Nouvelle Orleans
Cette série de deux articles est issu de Bastien, ambulancier français parti en stage aux Etats Unis en découverte. Il a eu la possibilité de partager le quotidien de nos collègues de l’autre côté de l’océan et nous rapporte son vécu personnel, son ressenti sur son expérience là bas. Le premier article est consacré à la présentation du service qu’il a découvert et le suivant à venir sera basé sur son quotidien et son vécu sur place. L’Emergency Medical Services de la Nouvelle Orléans est un service ambulanciers d’urgence comme il en existe dans toutes les grandes villes des États Unis.
Un service indépendant
Ici, ce service est indépendant (ils ont leur propre caserne) contrairement à New York par exemple ou l’EMS est lié au Firedepartement (le service incendie). Il s’agit toutefois d’un service dépendant de la ville de N.O relié au 911, le numéro d’appel unique de l’ensemble des services d’urgence, l’EMS ne fait exclusivement que de l’urgence pré hospitalière. Ils disposent principalement de 3 types de véhicules : ambulance gros volumes (type ASSU/SMUR), ambulance de première ligne, utilisé pour les petites ruelles du quartier historique ou pour les festivals (très nombreux à NO) et enfin les véhicules d’intervention rapide (type 4×4) pour les urgences vitales.
La composition de l’équipage
Dans chaque ambulance se trouve toujours 2 ambulanciers : un EMT (emergency médical technicien) et un Paramedic. L’EMT basique dispose d’une formation universitaire d’un an. Il peut ensuite passer un certain nombre de formations complémentaires. Il assiste le Paramedic, mais peut faire à peu près tous les gestes techniques (pose de voies veineuse, administration de médicament…).
Le Paramedic dispose d’une formation universitaire de trois ans. Il est le chef de bord et a sous sa responsabilité la gestion des drogues. Il dispose à sa ceinture d’un « ampoulier » contenant les narcotiques.
Il passe son bilan directement par radio au médecin des urgences référent. Lui aussi peut passer des formations complémentaires et évoluer régulièrement. Avec l’expérience, il peut acquérir un grade (lieutenant, commandant…) et enfin devenir superviseur, puis chef.
Le superviseur : c’est un peu un « super » Paramedic. Il évolue seul dans un véhicule léger équipé pour toutes formes d’urgence (type VL SMUR). Il est envoyé en priorité sur les urgences vitales afin de commencer les premiers gestes en attendant l’ambulance ou en renfort sur les cas critiques. Il peut aussi être envoyé sur les cas médicaux exigeant un bilan rapide. Il lui arrive souvent, de se cas, de ne faire qu’une consultation avec soins de base si nécessaire et conseil.
La connectivité
Chaque membre de l’EMS dispose d’une radio reliée au 911, aux urgences de tous les hôpitaux de la ville et reliée entre eux. C’est un gain de temps énorme car tout le monde sait en temps réel ce qu’il se passe. Chaque véhicule est équipé d’une tablette et d’un ordinateur portable, connectée, qui leur permet de rédiger leur bilan mais aussi d’avoir accès au dossier médical et à l’historique du patient.
Il y a une vingtaine d’ambulances et 6 véhicules d’intervention rapide. La nuit une douzaine d’ambulance et 3 ou 4 VIR sillonnent la ville. Ils ne rentrent que rarement à la base et préfèrent « patrouiller » afin de partir plus rapidement. Cela leur permet aussi d’avoir un œil sur la ville.