Ambulances privées, immersion dans une société
Voici un article de presse qui dans ce rare cas évoque la réalité du milieu des ambulances privées souvent passée sous silence au détriment de l’actualité des soi disant fraudes et autres problèmes récurrent.
Ambulancier un métier mal ou peu reconnu
SEZANNE (Marne) Encore mal connu et peu reconnu, le métier d’ambulancier privé comprend plusieurs facettes qui impliquent la connaissance des premiers gestes de secours, une grande réactivité et la conduite. A Sézanne, l’activité est assez intense.
SYLVIE a son métier dans la peau. Passée ambulancière il y a deux ans grâce à l’obtention du diplôme d’Etat d’ambulancier (DEA), à 44 ans, après avoir démarré comme chauffeur de taxi médicalisé* dans la société de Michel Destailleur, elle se sent enfin utile. « Ce travail est riche en émotion et très humain. Je ne laisserais ma place à personne. »
Hôpitaux, domiciles, maisons de retraite
Aujourd’hui, le travail a commencé à 11 heures, par le nettoyage de l’ambulance. « D’habitude, on fait ça le soir », précise-t-elle. A 13 h 20, les courses démarrent. Première mission : chercher une dame de 80 ans à l’hôpital de Sézanne pour l’emmener à la maison de retraite de Villiers-Saint-Georges. On trouve la personne dans un état délirant. « Ça arrive, et c’est pour ça que je reste aussi à côté d’elle pendant le trajet. » Comme elle possède le brevet de secourisme, elle est sur le qui-vive, prête à réagir. «
Mais de toute façon, s’il y a le moindre souci, on ne prend pas de risque et on appelle le Samu. On ne s’occupe que des personnes non prises en charge par le Smur, pour des déplacements entre hôpitaux, maisons de retraite et domiciles ou encore des accompagnements de malades à des consultations médicales », explique l’ambulancière. Des trajets de ce type, elle en fait parfois jusqu’à une sept ou huit par jour. Elle reste souvent dans le secteur de la Marne, entre les divers établissements qui ont un contrat avec son entreprise.
« Mais il arrive aussi qu’il faille aller plus loin. La semaine dernière, je suis allée jusqu’en Bretagne dans le cadre des courses en taxi médicalisé », se souvient Sylvie. « On travaille beaucoup avec l’hôpital de Sézanne, comme ils n’ont pas d’ambulance », développe Michel Destailleur, chef de l’entreprise qui embauche maintenant autant de femmes que d’hommes. D’autres hôpitaux ont également des contrats avec l’entreprise. « Parfois, on ne peut pas honorer la course de particuliers qui nous réclament. »
Gardes de 15
Mais certaines courses restent obligatoires. « On est tenu, dès lors que l’on possède une ambulance agréée d’obéir à la préfecture et d’exécuter des gardes de 15 sur notre secteur. On les partage avec Mouquet et Sanitaxi, les autres ambulanciers du territoire, selon un emploi du temps très rigide », précise l’entrepreneur. Quand Sylvie est de garde, elle répond donc au centre d’appel du Samu qui l’envoie là où le Smur ne va pas ou ne peut pas aller immédiatement.
« Nous sommes les yeux et les mains des médecins. On est là pour observer puis rapporter toute information au corps médical. Nous sommes un peu comme les pompiers, sauf qu’on n’intervient pas sur les lieux d’accidents. On fait les premiers gestes d’urgence. Pas plus. »
Taxi médicalisé : les courses concernent la prise en charge de personnes qui nécessitent une surveillance médicale.
http://www.lunion.presse.fr/article/social/immersion-dans-une-entreprise-dambulances-privees