Les ambulances Promedic IDF

par | 18, Nov 2013 | Ambulancier, les portraits de professionnels

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Les ambulances Promedic IDF et Kévin DELACOURCELLE

Je voudrais présenter à ceux qui ne le connaissent pas encore, un chef d’entreprise jeune, avec un esprit dynamique et une réelle volonté de tirer le métier vers le haut. Il est actuellement chef d’entreprise dans le département du 77 et son entreprise est à son image : professionnelle jusqu’au bout. Petite interview de Kévin DELACOURCELLE, gérant de l’entreprise Ambulances PROMEDIC IDF.

Un jeune chef d’entreprise, une société dynamique : interview

Bonjour Kevin, pourriez-vous nous expliquer comment vous en êtes venu à devenir ambulancier ? Qu’est ce qui a motivé ce choix ? Vocation ?

Bonjour à vous, pour commencer je tiens à remercier tous ceux qui prendront le temps de lire cet article. Mon arrivée dans le métier d’ambulancier n’est pas un hasard. Ma vocation pour le secours à personne date de plusieurs années déjà. J’ai commencé dans ce milieu à l’âge de 14 ans en m’engageant dans une section de Jeune Sapeur-Pompier où j’ai obtenu mon Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence au même âge. Après avoir validé les différents diplômes de JSP je suis me suis tout naturellement engagé en tant que Sapeur-Pompier Volontaire à l’âge de 16 ans tout pile.

J’ai exercé plusieurs années au sein des sapeurs-pompiers volontaires du SDIS 77 où j’ai eu l’occasion de passer plusieurs formations de l’époque ; CFAPSE – CFAPSR – MC SAP – SAP 1 – SAP 2 etc… Après une période à vide où je n’étais plus SPV j’ai cherché à me réorienter car je travaillais dans la sécurité incendie et le secours à personne me manquait beaucoup. C’est tout naturellement que je me suis renseigné sur le métier d’ambulancier que je ne connaissais que très peu.

Au vu des évolutions du métier qui était en cours, j’ai décidé de me lancer dans cette nouvelle aventure et j’ai passé dans la formation d’Auxiliaire Ambulancier (AA) puis dans la foulée le Diplôme d’Etat d’Ambulancier (DEA) après réussite du concours. J’ai obtenu mon diplôme en février 2011. J’ai travaillé par la suite pour plusieurs sociétés puis au final j’ai décidé de créer.

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Pourquoi vouloir créer ?

Réponse très simple, dans un premier temps pour ne plus avoir quelqu’un au-dessus de moi. J’ai toujours eu quelques problèmes avec la hiérarchie surtout quand le commandement est comment dire… non rien passons !!! Dans un deuxième temps pour travailler avec mes propres valeurs et ma manière de faire mais surtout pour pouvoir enfin respecter notre métier.

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Vous êtes chef d’entreprise actuellement, comment s’est passé votre installation en tant que tel ? Vous avez rencontré des difficultés particulières ? A l’heure actuelle est-ce un choix que vous recommanderiez à des ambulanciers désireux de s’installer ?

En effet je suis chef d’entreprise depuis juin 2012 dans le Loiret ou les Ambulances PROMEDIC ont vu le jour. Aujourd’hui nous avons changé de département pour de nouveaux projets et sommes en Seine et Marne depuis peu puisque l’activité a débuté le 1er novembre 2013. Les difficultés principales sont clairement le financement quand on est jeune et que l’on n’a pas forcément un apport conséquent.

Les banques sont de plus en plus frileuses et même avec des dossiers très complets les réponses sont souvent négatives pour l’obtention d’un prêt. J’ai donc opté pour un partenariat avec un financier qui aide à la création de structure ambulancière. Je suis maitre à bord de ma société et chacun y trouve son intérêt. Si je recommande de s’installer ? Moi je suis très satisfait de ce que nous construisons avec mon équipe. Même si ce n’est pas facile tous les jours, je ne regrette rien, après à chacun de voir par lui-même.

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Je me permets cette question un peu osée mais lorsque l’on parle des entreprises de Transport Sanitaire on parle beaucoup et (trop) souvent de patrons fraudeurs, quelle est votre avis sur la question ?

C’est un peu la guerre de toute mon équipe… Je suis pour beaucoup plus de contrôles, beaucoup plus de sanctions car il me semble important au vu de l’évolution positive de notre métier que le nettoyage doit être fait par les autorités. Le problème est aussi celui des disparités entre régions voire même entre départements. Il existe à l’heure actuelle des moyens pour éviter les fraudes mais ce n’est pas imposé (Géolocalisation etc…).

Ceux qui fraudent ont sûrement leurs raisons que l’on connaît tous mais leurs actions ne respectent en rien les autre chefs d’établissement qui eux sont honnête et bien souvent beaucoup plus respectueux des valeurs de notre métier qui, je le rappelle, est d’intérêt public. Leurs actions nuisent très fortement à l’image de notre corporation au grand regret de l’ensemble de la profession.

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Quelles sont vos missions au quotidien en dehors du transport sanitaire classique ?

Classique ? On ne fait quasiment pas de transport pour consultation, nos missions relèvent principalement de l’Aide Médicale Urgente (AMU), mais aussi quelques transferts inter hospitalier et retours à domicile.

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Votre entreprise semble dynamique, orientée vers les urgences pré-hospitalières, quelle est votre motivation pour vous imposer en tant qu’acteur de la chaine de soins ?

Pour commencer nous ne cherchons pas à nous imposer loin de là… Nous effectuons notre travail avec beaucoup de rigueur, avec tous les moyens nécessaire aux bonnes exécutions de nos missions. Nous avons opté pour le qualitatif plutôt que le quantitatif. Notre Ambulance de Secours et Soins d’Urgence (ASSU) est bien plus équipée que ceux que l’on trouve sur les liste de matériel obligatoire de l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Nous optons pour du matériel de dernière génération tel que des moniteurs multi-paramétrique avec ECG etc… Pour l’hygiène tout est à usage unique et ceux qui n’existent pas en usage unique est bactériostatique… Je pense que dans l’avenir il faudra différencier les entreprises de transport classique comme vous dites de celles orientées AMU.

Une équipe professionnelle, des compétences toujours remise en question, du matériel fonctionnel, une hygiène rigoureuse et encore une fois le respect des règles et valeurs de notre métier font aujourd’hui la différence. Et cela, les autres professionnels de santé et les autres acteurs de l’Aide médicale Urgente s’en rendent compte.

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Votre entreprise engage t’elle des moyens de formation/recyclage pour vos personnels ?

Je réfléchi actuellement à une petit convention ou contrat avec le CESU 77 pour un recyclage annuel des Ambulanciers Diplômés et Auxiliaires Ambulanciers. Pour les formations ; les ADE seront envoyés aux formations annexe au DEA : transport et prise en charge de l’urgence pédiatrique et néonatale mais aussi la nouvelle formation concernant la prise en charge de l’urgence psychiatrique.

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Sur le plan matériel est ce que vous, en tant que chef d’entreprise, jugez-vous important d’investir dans des équipements supplémentaires en plus des normes obligatoires ? Des exemples éventuels ?

Il est évident que oui. Nous avons la civière cuillère mais nous aurons aussi un plan dur… Moniteur non obligatoire mais comment s’en passer ? Nous faisons beaucoup de transport médicalisé alors nous avons une réserve pour les équipes SMUR qui permet de ne pas s’arrêter en route pour du matériel. Il nous arrive de faire des transports avec pousse seringue ? Nous aurons des pousse seringue…

Nous faisons de la pédiatrie nous avons donc un matelas immobilisateur avec harnais et nous aurons bien plus… Dois-je continuer ? Notre ambulance actuelle est déjà très bien équipée mais la prochaine le sera encore plus. Je dis « nous » aurons car nous attendons l’arrivé d’un nouveau véhicule bien spécifique.

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Un véhicule spécifique ?

En effet, notre arrivé dans le 77 fait suite à un projet que je porte depuis 2 ans sur le transport et la prise en charge Bariatrique (NDLR transport de patient obèse). Nous attendons donc une ambulance cellulaire étudiée spécialement à cet effet. Elle est actuellement en cours de fabrication.

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Pourriez-vous me parler de vos relations avec le SAMU de votre région ? Comment l’entreprise et ses ambulanciers sont perçus ?

Dans le 77 il y a une bonne entente entre les ambulanciers et le SAMU. D’une manière générale je pense que la majeure partie des  Auxiliaires de Régulation médicale (ARM) et la direction du SAMU joue le jeu d’intégration des ambulanciers dans l’urgence. J’ai eu personnellement un entretien avec les responsables du SAMU 77 pour mon projet bariatrique et ils ont été très à l’écoute de ce projet avec différents conseils. Ils ont ensuite appuyé favorablement mon dossier face aux autres autorités. Je peux donc dire, et cela n’est que mon avis que l’entente entre le SAMU et nous est plutôt bonne.

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Je me permets de vous demander une vision d’avenir : le futur des entreprises de transport sanitaire vous le voyez comment ? Quelles sont vos attentes en tant que chef d’entreprise ?

Comme je l’ai dit plus haut, il faudrait à mon avis scinder les entreprises en 2 parties : le classique et l’AMU. On ne peut pas demander à ceux qui ne veulent pas faire d’urgence d’en faire. Cela ne serait ni bon pour les patients, ni bon pour notre métier. Concernant la formation, il faudrait une formation supplémentaire un peu comme celle des ambulanciers SMUR afin d’augmenter le niveau des ambulanciers qui participent et veulent participer à l’AMU. 

Aujourd’hui l’ensemble des ambulanciers européens ont un niveau bien supérieur au nôtre et continuent leur progression pendant que nous, en France, on en est encore à justifier le fait que l’on passe un feu rouge avec avertisseurs sonores et lumineux… C’est pathétique mais c’est la réalité du terrain. L’Etat n’aide en aucun cas la revalorisation de notre métier et de notre image qui reste pour bon nombre celle des taxis blancs. 

Faire de l’urgence est un réel choix pour une entreprise (gros investissement, coût mensuel de matériel, difficulté supplémentaire pour le recrutement) mais aussi pour les salariés. Quand on veut être actif dans l’AMU il faut réfléchir à tout. Il n’y a pas de place pour le hasard d’une manière générale dans notre métier.

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Au vu de votre expérience pensez-vous que l’actuel cursus est suffisamment complet ou existe-t-il un manque et si oui lequel ?

Notre formation est actuellement la plus complète en ce qui concerne le secours à personne même si les autres corporations prétendent le contraire. Je suis pour une rehausse des compétences mais avant il y a beaucoup à faire déjà au sein des entreprises et du personnel. A mon gout, le métier a trop souvent été la voie de garage de l’ANPE et de ce fait beaucoup de personnes ne sont pas impliquées à 100% et ne font pas cela par passion ou vocation. Que l’on ne se voile pas la face tout le monde travaille pour un salaire à la fin du mois mais certains y mettent du cœur et aujourd’hui trop peu à mon humble avis…

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Le regard du public et du milieu médical sur la profession est assez désastreux. Selon vous quels seraient les axes d’effort à faire pour avoir une image responsable de notre profession ?

On y revient : simplement respecter les règles et valeur de notre métier je n’ai rien à ajouter de plus. Quand on est professionnel de santé on a des devoirs et des obligations : à chacun de les respecter. Personnellement nous n’avons aucun problèmes avec les autres professionnels de la santé bien au contraire nous avons même une très bonne entente avec les autres corporations.

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Comment avez-vous organisé les recrutements et comment avez-vous choisi les collaborateurs ?

Le recrutement a été accès sur les compétences dans l’AMU mais aussi dans les capacités d’évolution notamment pour nos Auxiliaires Ambulanciers. Bizarrement je n’ai recruté que des gens que je connaissais déjà lol. Nous somme une petite équipe et chacun aide l’autre. Dans l’ambulance je suis le collègue et non le patron. Cela fonctionne très bien comme ça.

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Comment fonctionne l’entreprise en termes d’organisation, régulation etc. ?

Alors nous n’avons que 2 véhicules. Une Ambulance de Secours et de Soins d’Urgence et récemment 1 Véhicule Sanitaire Léger (VSL). Les équipes ASSU travail en 12h diurne et une autre en 12h nocturne. Pour les weekends ça tourne suivant les mois certains en font plus que d’autres mais j’essaie d’équilibrer. Chaque équipe s’auto régule, je leur fait confiance et cela ne me fait que très rarement défaut.

Je fais 27 nuits de 12h par mois alors j’aime bien ne pas avoir la régulation en journée. Je ne suis pas un robot et j’ai aussi une vie de famille. Pour le VSL nous aurons prochainement GOGOGADGET secrétaire/facturière et AA. Nous sommes une petite structure elle a donc proposé la mutualisation de son poste pour ma plus grande satisfaction.

Le site web de la société

Retrouvez l’entreprise Ambulances Promedic IDF sur le web à cette adresse : http://www.ambulances-promedic.com/

La page Facebook de l’entreprise : https://www.facebook.com/PROMEDIC.IDF?fref=ts

cca75d1ebfde847ffe6ffee493a579e5 Ambulancier : le site de référence Les ambulances Promedic IDF

Franck SIMON

Ambulancier Diplômé, j'ai crée ce site en 2009. Je souhaitais mettre à la disposition de tous un outil d'information à but pédagogique pour centraliser le plus d'informations possibles sur le métier d'ambulancier et ce qui l'entoure. Passionné par mon job j'essaie d'apprendre à chacun à mieux connaitre la profession et en parallèle offrir à mes collègues un outil pour garder leurs acquis à jour, et valoriser cette profession méconnue et mal aimée. Spécialiste du billet d'humeur acide j'aime bien taquiner mes collègues sur des sujets sensibles et enfoncer des portes

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