“Lettre ouverte d’un ambulancier à un impossible fils que j’aurais tant aimé avoir…”
Rire jaune et serrer les fesses chaque jour en exerçant un métier qu’on aime mais un métier de CON quand même, ça inspire…
Quand tu ne craindras pas d’enfiler des kilomètres et des kilomètres pour des conneries,
Quand tu ne craindras pas de te coltiner certaines infirmières cons comme des balais,
Quand tu ne craindras pas de te taper des journées de 12 heures sans rien manger,
Quand tu ne craindras pas de faire ta semaine sur seulement 3 jours…
Si tu supportes l’idée de savoir que personne ne fait rien pour améliorer le sort de ceux qui vont mourir,
Si tu supportes l’inertie des pouvoirs publics et leur démagogie,
Si tu supportes l’idée qu’on te considère comme un “TAXI” malgré ton cursus de professionnel de la Santé Diplômé d’Etat,
Si tu supportes l’idée qu’on parle de toi comme d’un “brancardier”…
Quand tu auras accepté que seulement 90 % de ton temps de travail soit rémunéré, ou 75 quand tu bosses la nuit
Quand tu auras accepté que les 10 % restants ou les 25% sont juste pour une putain de “Gloire” à deux balles,
Quand tu auras cessé de croire en un idéal, celui qui faisait avancer ton père,
Quand tu auras accepté l’idée que seuls quelques “Manitous” font la pluie et le beau temps sur ce métier de CON,
Quand tu auras accepté l’idée que ce métier EST un métier de CON…
Si tu supportes l’odeur des “Vieux”, celle de la vieille pisse rance et de la “Mort”,
Si tu supportes l’odeur de la merde, du vomi et la vue du sang,
Si tu supportes l’idée de devoir subir des automobilistes dangereux parce qu’ils ne savent pas conduire,
Si tu supportes de renoncer à une vie DIGNE de ce nom,
Si tu supportes l’arrogance des internes cons comme des balais,
Si tu supportes le mépris des médecins qui te dédaignent…,
Si tu supportes les jérémiades de fonctionnaires hospitaliers et leurs 35 heures à la con…
Quand tu auras compris que ce métier n’est pas fait pour les faibles,
Quand tu auras compris qu’il te faudra puiser dans TOUTES tes ressources pour lui survivre et ne pas y laisser ta Santé ou TA PEAU…
Quand tu auras compris que TON PÈRE AIMANT est dégoûté d’être obligé de te citer tout ça pour éveiller ta conscience à la réalité de ce métier…
… ALORS TU SERAS UN AMBULANCIER, MON FILS !
Texte d’origine
de Jean LAENGY