Ambulanciers ces héros du quotidien : enfin la programmation annonce son arrivée
Je vous en avais parlé il y a quelques temps, un reportage sur la profession est en route.
Un reportage qui ne va pas pour une fois reprendre les traditionnels sujets de discordes sur les fraudes mais bel et bien (à priori) se concentrer sur le sujet primordial du quotidien, de la profession en elle-même au travers de portrait très diversifié via des profils tels que nous les connaissons : ambulancier SMUR, privé, chef d’entreprise etc.
Mais avant sa diffusion je pense que je vais me permettre quelques remarques pour préparer le terrain. Par la même occasion vous allez découvrir aussi la genèse de ce reportage et les difficultés qu’il a fallu surmonter pour qu’il puisse voir le jour sur une grande chaine de télévision.
N’oublions pas qui a réussi ce tour de force
A la base même, à son origine, se cache un ambulancier. Oui un ambulancier est à l’origine de l’existence de ce reportage. Bastien, président de l’Association des Ambulanciers de Dordogne a su faire valoir ses contacts pour tenter d’intéresser les entreprises de production sur la profession d’ambulancier.
Le but ? Changer les choses et réussir à attirer l’attention sur le cœur du métier en lieu et place du traditionnel cliché dévastateur et vendeur; de la fraude et autres clichés stéréotypés que recherchent les grandes chaines. C’est vendeur, on met en avant un vilain canard et le grand public adore fustiger les méchants. Bref, après des journées, des courriers, des heures au téléphone il a réussi à attirer l’attention d’une boite de production.
Rappelez vous je vous en parlais ici : https://www.ambulancier-lesite.fr//ambulanciers-naissance-dun-futur-reportage-televise/
Tout s’était mis en place jusqu’à l’arrêt brutal de la réalisation pour des raisons complexes mais avec la promesse de reprendre le dossier. Il s’est donc battu pour réussir à faire aboutir ce projet, a encore passé des heures pour s’assurer de son maintien, aiguiller, guider vers des entreprises etc. Les équipes ont réalisé le tournage. Restait à patienter jusqu’à la programmation de la diffusion du reportage.
Mais malheureusement on ne peut pas toujours faire ce que l’on souhaite
Malheureusement, bien qu’ayant réussi à faire porter ce projet il n’a pu obtenir la possibilité de garder la main dessus afin de faire respecter un fil conducteur fiable et ce pour diverses raisons liées au contrat audiovisuel complexe auprès de la chaîne à qui ce reportage est vendu.
Et oui on ne peut pas toujours faire tout. Les entreprises de productions sont liées par des contrats incluant des obligations qui varient et obligent à respecter parfois des conditions drastiques. Mais malgré tout ce reportage a vu le jour et c’est grâce à lui. Jusqu’à aujourd’hui personne n’avait encore réussi ou tenté d’arriver à ce résultat. Il n’a rien lâché et a gardé le cap jusqu’au bout.
Je cite Bastien :
Ma 1ère volonté était que le tournage ait lieu en Dordogne. J’avais obtenu l’accord et le soutien de la mairie de Périgueux, du Centre Hospitalier et du SAMU 24. Les profils étaient trouvés, un binôme d’ambulancières, un ambulancier SMUR, une entreprise etc. Mais un grain de sable a bloqué tout.
TF1 n’était plus intéressé. A ce moment j’ai dû sur-vendre la profession car nous sommes des privés et donc de ce fait desservi par cet aspect. Mais il a fallu aussi marteler que parmi les ambulanciers il y a aussi les ambulanciers SMUR. Trop de reportages sur les services d’urgence mettent en effet trop souvent en avant les médecins, infirmiers mais trop peu voire jamais les ambulanciers eux même qui sont pourtant une composante essentielle de l’équipe.
La boite de production « Yemaya Productions » a repris le dossier grâce à OLIVIER PONTUS, rédacteur en chef qui n’a rien voulu lâcher en prenant le risque d’aller démarcher la concurrence si la chaîne ne voulait pas suivre, et à diligenté un réalisateur Christophe Busché pour tourner ce reportage.
J’ai pu lui apporter de nombreux conseils mais à mon grand regret il a refusé tout « guidage » durant le tournage. Impossible donc de pouvoir corriger et guider de la bonne façon pour éviter les erreurs et incohérences.
Avec ceci, malgré le fait d’avoir formulé la demande dès le départ, je n’ai pu accéder aux « rush » afin de voir ensemble la cohérence du reportage. Donc au final personne : ni les ambulanciers, ni les chefs d’entreprises filmés n’ont vu le contenu ce qui est fort dommage pour éviter des erreurs de montage. Malgré tout, ce fut un long combat, chronophage, mais on a réussi à faire aboutir ce projet.
Mais attention, soyez quand même tolérant
Ce projet que je vais dévoiler ci-après, est forcément à un moment donné sujet à des observations d’ambulanciers qui vont fustiger des commentaires de voix off, des montages, des prises de vues. Oui ce ne sera pas parfait, oui il y aura forcément des choses qui ne vont pas plaire à tous, oui ceci n’est pas comme ça etc. Stop. Je vous en prie soyez relax, soyez compréhensif et arrêtez de croire qu’un reportage parfait peut exister ce n’est pas possible.
Il y a toujours des incohérences. Les premiers qui vont râler n’auront pas bougé un dixième de seconde, n’ont jamais rien fait pour obtenir, ou réussir quelque chose d’utile à la profession. Comme d’habitude ça va râler, chialer sans bouger de son fauteuil. Alors s’il vous plait. Soyez d’abord reconnaissant d’avoir quelqu’un dans notre job qui s’est battu corps et âmes pour vous décrocher quelque chose de positif et qui ne soit pas tendancieux.
Je le remercie. Merci Bastien d’avoir réussi à faire bouger les choses. Merci d’avoir tenu, de ne pas avoir lâché pour que ce reportage voit le jour même si tu n’as pu t’assurer de la parfaite cohérence de ce reportage. Un très grand merci. Je n’ai pas encore visionné ce reportage mais je félicite la démarche, le geste, la motivation et le maintien de l’objectif jusqu’au bout malgré les difficultés.
Merci parce que quand c’est bien on félicite mais quand on trouve des erreurs on a tendance à fustiger celui grâce à qui c’est arrivé. A ces derniers je répondrais encore une fois : vous avez fait quoi pour votre job ? Vous avez apporté quoi ? Avez vous essayé de faire de même ? Prenez exemple et faites de même. La profession a besoin de gens comme lui.
On le voit quand ce reportage ? AMBULANCIERS, CES HEROS DU QUOTIDIEN
Ce reportage sera diffusé samedi 26 septembre 2015 sur la chaine TF1 dans la rubrique « Reportage » à 13h20. Il est réalisé par Christophe Busché (Yemaya Productions). Attention tout de même c’est une série de 3 reportages comprenant aussi : LES COULISSES DES LIEUX DE TOURNAGE et LA REVANCHE DU TERROIR PARISIEN.
Son titre ? AMBULANCIERS, CES HEROS DU QUOTIDIEN
Voici l’introduction proposée par la chaine :
On les croise chaque jour sur les routes et pourtant, on ne les connaît pas. Même leurs partenaires de santé, infirmières et médecins, méconnaissent leur champ de compétences.
Ils sont 50.000 ambulanciers en France à intervenir sur les urgences médicales, les gestes de soin du quotidien ou les situations de détresse et d’isolement.
Ils ont la passion de leur métier et n’hésitent pas à mettre leur vie privée de côté pour assurer la prise en charge de toutes les pathologies, même les plus lourdes, et de personnes souffrantes de tous âges et de tous niveaux sociaux. Immersion dans la vie de ces héros du quotidien qui conduisent les ambulances. A la découverte d’un métier qui ne connaît pas la routine.
Francis Piqué est un des ambulanciers les plus expérimentés du SAMU de Lille. 21 ans de métier, des milliers d’interventions en urgence et toujours la même envie d’enfiler la blouse tous les matins. Il ne sait jamais de quoi sera faite sa journée et c’est justement ce qui lui plaît dans le métier : il n’y a jamais de routine.
C’est à lui d’emmener son équipe, médecin urgentiste et médecin anesthésiste le plus rapidement possible sur le lieu de l’intervention. Francis a suivi des cours de conduite sur circuit pour maîtriser une conduite rapide en toutes situations. » On est vigilant, une équipe efficace c’est une équipe qui arrive sur place et entier si possible » précise- t-il. A part quelques rétroviseurs arrachés, il n’a encore jamais eu d’accident.
Mais malgré sa célérité, il arrive parfois trop tard. Des situations de vie et de mort auxquelles il faut faire face coûte que coûte. » On ne s’habitue jamais à un décès. Les pires souvenirs on les met dans le placard à fantômes. On va y penser aujourd’hui, un peu moins le lendemain. Et malheureusement un autre drame passera au-dessus. «
Une des vocations du métier d’ambulancier c’est d’être au service des autres. En urgence ou alors en prenant parfois tout son temps comme Fabienne Pierre. Avec son mari, elle a créé une société d’ambulances dans la Creuse, un département rural avec la population la plus âgée de France.
Avec elle, les temps de trajet sont des temps de partage, le temps pour le patient d’oublier un peu la maladie. » Parfois on parle de tout et de rien pour penser à autre chose. Et pour les personnes qu’on connaît mieux on va parler de manière plus familière « .
Comme Jocelyne qui est atteinte de sclérose en plaques et que Fabienne transporte régulièrement depuis 19 ans. Une habituée qui considère Fabienne et ses fils comme des amis. » Ce que Jocelyne nous dit, c’est des choses qu’on ne répète pas parce qu’on est tenus au secret professionnel. On en sait souvent plus nous que la famille « . Et Fabienne de conclure : » pour faire le métier d’ambulancier, avant toute chose, il faut aimer les gens « .
A Nantes, Jérôme a pris sous son aile un ambulancier qui vient de sortir d’école : Pierre, 24 ans. » Avant j’étais dans un bureau d’études derrière un ordinateur. J’ai eu envie de bouger, c’est pour ça que je me suis reconverti « .
Quand Pierre est né, Jérôme débutait dans le métier. Il n’a jamais voulu en changer : » pour moi, se retrouver dans des situations compliquées, c’est un booster « . Au cours de ses missions, il transmet tous les trucs qui ne s’apprennent que sur le terrain. » Entre les cours et la vraie vie, il y a vraiment une marge « .
Le métier demande de supporter des horaires contraignants : une cinquantaine d’heures en moyenne par semaine pour un salaire net d’environ 1300 euros. C’est une des explications de la courte durée des carrières : 4 à 6 ans. Un métier souvent mal considéré malgré les responsabilités. »
Il y a des gens qui parlent de course, de clients, c’est pas du tout cet état d’esprit qu’il faut y avoir en tant qu’ambulancier. Si l’état du patient évolue et qu’on doit apporter les gestes d’urgence c’est sous notre responsabilité regrette Pierre. Jérôme a beaucoup à transmettre à son apprenti. Son expérience et surtout son enthousiasme pour un métier qui n’est pas toujours reconnu à sa juste valeur.
Soyez devant vos écrans
Soyez au rendez-vous, n’hésitez pas si vous avez réussi à enregistrer, le mettre en ligne sur YouTube ou autre je serais ravi de diffuser ce reportage. Soyez sympa, évitez de porter un regard critique et essayez de profiter de ce moment.
Ce moment où, pour une fois, vous allez voir votre profession sur une chaine de télévision. Où on ne va pas vous démonter pièce par pièce pour dire que les ambulanciers, sont petits, moches, fraudeurs et roulent en BMW série 6 grand luxe en s’enrichissant sur le dos des patients, spoliés chaque jour par le vilain canard ambulancier. Stop à la démagogie.
Prenez du plaisir même si ce n’est pas parfait, même si il existe des incohérences. Moi je dis merci Bastien, merci à l’équipe de production d’avoir pris le temps de se consacrer à s’intéresser enfin à nous et à notre quotidien à tous. Un reportage c’est très difficile à réaliser, à tourner et à monter pour tenir dans un format limité.
N’oubliez pas que ce reportage sera visionné par le grand public, que ce créneau horaire est un créneau détente et que l’ensemble des auditeurs ne va pas guetter chaque erreur. Ils vont apprendre, découvrir aussi la richesse comme les réelles difficultés du job.
Merci à tous d’avoir pris le temps de me lire et de comprendre le sens de mes écrits. Je ne fustige personne mais face à un constat global qui me met hors de moi je ne pouvais pas vous présenter cette nouvelle sans devoir vous partager ceci.