Est ce une carence d’être considéré trop vieux pour devenir ambulancier
Nombre de mails que je reçois traitent souvent d’un sujet récurrent : est-ce que l’âge peut être un critère bloquant ? Nombre des personnes concernées ont atteint les 40 ans et plus et se posent cette question. Je vais au cours de cet article tenter de vous éclairer et d’apporter un début de réponse. Un début car le choix reste la primeur de chacun en terme de décision de reconversion.
Existe-t-il un âge maximum légal ?
Négatif, aucun critère d’âge n’est requis pour accéder à la formation d’ambulancier ou d’auxiliaire ambulancier.
Croyez-vous qu’une personne de 40 ans et plus puisse se reconvertir en tant qu’ambulancier ?
Affirmatif, j’ai beaucoup de cas de figure à présenter. Au sein même de mon entreprise d’ailleurs j’ai le cas, au cours de ma formation, ou encore au cours de discussion avec mes stagiaires ambulancier sur la moyenne d’âge des candidats de chaque promotion.
Pourquoi une personne classée vulgairement comme senior serait-elle mieux placée pour décider ce choix ?
Alors sans être péjoratif mais plus très ouvert en terme d’ouverture d’esprit je dirais que ces personnes sont souvent mieux placées en terme de choix assumé. Tout d’abord ce sont des personnes avec un vécu, une expérience professionnelle importante. Donc en règle générale une maturité beaucoup plus importante. Ces personnes ont donc ce choix de carrière comme une réelle volonté. Pour certaines c’est un choix qui a toujours compté : travailler dans le service à la personne. L’évolution de carrière et familiale aura repoussé ce choix professionnel mais n’aura pas disparu.
A une certaine période : licenciement, changement familial, besoin d’évoluer ou de changer de voie, les quadras, quinquas etc. vous les nommerez comme vous le souhaitez ; choisiront cette piste de reconversion avec beaucoup plus de maturité car ils seront en mesure de mieux évaluer les difficultés.
A cela j’ajouterais que les situations familiales (les enfants sont grands et autonomes) évoluent et donc permettent de pouvoir mieux assumer les horaires atypiques. Concernant les conditions salariales c’est un choix personnel que de choisir un métier de passion plus qu’un métier de confort financier.
Retourner à l’école quand on est sorti du cursus scolaire depuis plus de 20 ans
La question qui reste souvent sur le bout des lèvres : « Vais-je pouvoir suivre les cours alors que ça fait xx années que je suis sorti d’un cursus d’apprentissage ? Je ne vais jamais pouvoir suivre et apprendre, je suis trop vieux. » Il faut savoir que chacun possède une capacité d’apprentissage propre à lui-même. Il est évident que certains paramètres dont l’âge et la capacité à se réintégrer dans un cursus scolaire est plus ou moins complexe. Et alors ? Quand on veut on peut.
Quand on veut on peut se donner les moyens quitte à fournir plus de travail par rapport au gamin de 20 ans encore dans le coup. C’est aussi au gamin d’être capable de venir en aide au plus ancien et inversement. A chacun son point fort et à chacun d’être assez intelligent pour le partager avec les autres. On parle de cohésion, de travail d’équipe. Qualité indispensable pour exercer le métier d’ambulancier soit dit en passant. Chacun aidera l’autre à combler ses lacunes et à progresser pour atteindre la validation des modules de formations.
Oui mais les entreprises ne sont-elles pas réticentes à l’embauche au vu de l’âge ?
Une fois de plus tout est une question de motivation, de présentation et d’assurance. Vieux ou pas. Servez-vous de votre âge et de votre expérience passée comme une qualité, un point fort. Vous avez des savoir-faire et des savoirs être que bien des plus jeunes n’auront pas. Des contraintes familiales moins présentes etc. Donc beaucoup d’éléments avec lesquels vous devez savoir jouer en votre faveur. Il faut apprendre à se vendre !
Alors est ce que je trop vieux pour devenir ambulancier ?
La conclusion sera simple : à mon sens toute personne motivée et portée par la passion et l’intérêt de cette profession peut prétendre à tenter l’aventure. Il ne tient qu’à chacun de se donner les moyens de réussir. Tout le monde peut accéder à cette profession si on se base sur un critère d’âge. Si votre condition physique est bonne, votre motivation sans faille et votre envie d’atteindre vos objectifs immuable alors vous attendez quoi ?
Des ambulanciers avec plus ou moins de bouteille j’en connais un paquet. Je ne me suis jamais permis de leur donner une leçon de vie (en général c’est moi qui ramasse ^_^). Par contre soyez humble dans le fait que vous serez d’abord en phase d’apprentissage et que l’âge même jeune de votre formateur ou tuteur ne doit pas être humiliant pour vous. Soyez ouvert d’esprit et attentif.
Chacun apportera à l’autre de bonnes choses qui seront très utiles. Le savoir vient à tout âge, pour tout le monde. J’ai 35 piges et j’ai formé une collègue DEA débutante de 50 ans. Trop vieux vous avez dit ? Je vous assure du contraire. Le tout avec beaucoup de passion et d’ouverture d’esprit pour les deux partenaires. Personnellement c’est une expérience de plus qui m’a enrichit.
Témoignages
Voici pour finir en beauté quelques témoignages d’ambulanciers qui ont vécu cette reconversion :
- Fred : J’ai 50 ans, j’ai passé mon DEA en janvier 2013 depuis avril 2013 je travaille au sein d’une entreprise….. Certes certaines journées sont plus difficiles que d’autres….. Mais j’aime mon métier et c’est vrai que la motivation est un réel moteur. Retourner à l’école? C’est un échange enrichissant, et il ne faut pas oublier que nous avons au fond de chacun de nous énormément de ressources.
- Hélène : Idem j’ai 49 ans et j’ai passé mon DEA en janvier 2013 et en CDI maintenant . J’aime beaucoup ce métier.
- Philippe : Voilà une très bonne description qui correspond tout à fait à mon cas et qui m’a amené à 50 ans à enfin pratiquer un métier qui me passionne. Et pourtant je suis toujours en recherche d’emploi parce que justement j’ai 51 ans.
- Lili : Moi 40 ans et j’ai eu mon DEA en mars, c’est tellement enrichissant de changer de métier! Et d’apprendre! Je travaille de nuit, et j’y vais avec le sourire, ça change !
- Maryline : J’ai eu mon DEA en 2010 à 46 ans et le seul regret que je puisse avoir et de l’avoir passé un peu tard car c’est un métier passionnant enrichissant chaque intervention et différente le matin. J’ y vais motivée à fond et j’ adore mon métier.
- Brigitte : Je vais avoir 59 ans en mars je travaille dans la même société depuis 30 ans. Après 24 ans de bureau j’ai été chauffeur auxiliaire ce métier est très prenant mais tellement passionnant.