Un transport assis qui relèverait d’un transport allongé en ambulance
Allez un bon gros coup de gueule pour changer du monde des Bisounours !

J’aime mon métier et beaucoup de collègues tout comme moi partagent cette passion. On se bat pour changer l’image ternie de ce job, remettre les pendules à l’heure et informer au mieux des réalités de notre quotidien. Mais pourtant parfois on subit aussi des choses qui nous posent problème. Alors la critique publique est facile mais sommes nous les premiers responsables ?
Non puisque l’ambulancier transporte des patients avec une prescription médicale de transport rédigée par un médecin. On ne choisit pas pas on nous l’impose. Ce qui dans les grandes lignes est tout à fait logique sinon ce serait un grand n’importe quoi. Mais à cause de ce mode opératoire on rencontre aussi des situations ubuesques.
Ubuesques après avoir réalisé le transport; car sur le moment point question de se marrer car on pleure. On pleure devant la difficulté, on pleure en se demandant quel est le c… qui a pondu ça et si, ne serait qu’une minute il a pris conscience de l’autonomie et des possibilités physiques du patient.
Voici l’apparition d’un nouveau terme dans le champ lexical ambulancier. C’est un collègue qui a rédigé ces lignes et je dois dire que chacun d’entre nous l’a déjà fait. Sauf que lui, il met une définition sur cette pratique :
Ambucelle : ou Ambulance Sanitaire Légère dite Ambu.S.L; terme utilisé pour un transport sanitaire qui semble ne pas être correspondant à la réalité du terrain. Il en existe 2 types :
Ambucelle de Type 1:
Transport sanitaire prescrit en Ambulance mais qui aurait pu être transporté en V.S.L. . Le patient se mobilise seul, NE nécessitant PAS un transport en position obligatoirement allongée ou demi-assise, un transport avec surveillance par une personne qualifiée ou nécessitant l’administration d’oxygène, un transport avec brancardage ou portage ou un transport devant être réalisé dans des conditions d’asepsie. Dans ces cas la les 2 ambulanciers se préservent.Ambucelle de Type 2:
Transport sanitaire prescrit en V.S.L. mais qui aurait du être transporté en Ambulance. Le patient ne se mobilise pas seul et il faut être minimum 2 pour lui faire monter les 5 marches pour atteindre son palier, et aurait donc nécessité un transport avec brancardage ou portage . Dans ce cas là, l’ambulanciers est seul….Vraiment seul…Et bah aujourd’hui j’étais en V.S.L. et j’ai fait une Ambucelle de Type 2.
Si on lit bien ces lignes on se rend compte de l’abération de la prescription médicale de transport : I-N-A-D-A-P-T-E-E. Combien d’entre nous ont dû réaliser ce type de transport ? Combien d’entre nous ont dû refuser ce type de transport. Car l’ambucelle de type 2 c’est la pire. Celle où on se rend compte de la prise de risque en essayant de monter notre patient dans le véhicule. Qui peut à peine se mobiliser (quand il se tient debout c’est une chance) et donc nous oblige à prendre des risques inconsidérables.
A se faire mal aussi puisque en général le dos prend cher, très très cher. Et puis quand on réussit seul ou avec l’aide d’une équipe d’infirmières qui essaient de vous aider tant bien que mal il faut ensuite recommencer au domicile. Et là souvent tu pleures avant de commencer quand tu découvres la configuration des lieux.
Tu pleures encore plus quand personne ne t’attends au domicile, que le téléphone de madame michaud (la personne à contacter) ne répond pas et qu’il n’ y a pas un voisin à 10 kilomètres à la ronde. Que tu te creuses la tête pour te demander comment tu vas gérer et surtout en maximisant la sécurité de ton patient et la tienne.
Alors on peut passer pour des fraudeurs et des ce que vous voudrez mais en attendant quand on rencontre ce genre de situation on se demande qui se fout de la tête de qui ! ! ! Refuser le transport oui c’est une chose. Mais parfois le temps de se rendre compte, c’est trop tard. On ne va pas imposer au patient une autre manipulation supplémentaire. Vous avez eu des difficultés mais il est enfin installé confortablement. Donc l’ambucelle ou comment exploser de colère sur certaines situations.
Surtout quand on vient nous sermonner en nous disant : » une ambulance ? mais non hors de question la dame elle peut voyager en VSL sans problème ! » Oui il y a des fois où j’ai l’impression qu’on me prend pour un lapin de six semaines… Je me sens transporteur de viande…
Merci à Benoit Fabien Clément Guinot pour avoir crée cette terminologie : Claire, efficace et subjective (repiqué aussi ça 😉 )
A toi éventuel détracteur
Ah oui : aux futurs détracteurs qui voudront me remettre à ma place d’exécutant : oui je ne suis pas médecin, non je n’ai pas effectué le cursus d’études de sept années et validé mon doctorat de médecine et non je ne suis pas habilité à prescrire un mode de transport médicalisé. Certes.
En attendant celui qui prend les risques au final c’est ma pomme. Celui qui va effectuer le transport c’est ma pomme. Et non je me contrefiche que ça rapportera plus ou non ça n’ira pas dans mon portefeuille : je suis ambulancier SALARIE et je pense en priorité à MA sécurité et la sécurité du PATIENT. Si vous n’avez toujours pas compris nous accueillons les volontaires pour des stages de découverte : venez découvrir mon quotidien !