Revoir les bases ?
Cet article n’a pas pour but de vous faire un cours magistral sur l’administration de l’oxygène ou encore sur la saturométrie etc. Non par le biais de cet article je vous propose juste de revoir quelques bases essentielles sur les modes d’administration : quels masques utiliser, pour quel débit, les précautions d’usage etc. Mais surtout la base de cet article sera sur les règles de transport de l’oxygène. Restons certes basique mais il est toujours important de revoir ces éléments pour pallier à des erreurs éventuelles ou des oublis. Il est surtout l’occasion de rédiger un article en apposant un bon gros coup de gueule au passage sur un point précis que vous découvrirez plus bas.
Pour débuter ce petit article voyons d’abord une explication globale
L’oxygène (O2) est une molécule composée de deux atomes. Son nom scientifique est le « dioxygène ». C’est l’un des principaux constituants de l’atmosphère terrestre : il représente 21 % de l’air que nous respirons. L’oxygène est indispensable à beaucoup de formes de vie : dans les cellules, il permet de « brûler » le glucose et ainsi de fournir de l’énergie aux organismes vivants.
Une partie de l’oxygène est également transformée en ozone dans la stratosphère, protégeant la Terre des rayonnements UV du Soleil. Sans cette protection, les rayons détérioreraient l’ADN des cellules, engendrant coups de soleil et cancers de la peau.
Il a été découvert en 1774 par Joseph Priestley.
Pour produire l’oxygène, il faut le séparer des autres constituants de l’air, comme l’azote (78 %). L’air se liquéfie à très basse température, vers -190°C. Ses composants (azote, oxygène, gaz nobles) sont alors séparés par distillation cryogénique. Une autre technique utilise un matériau poreux qui va piéger ou « adsorber » l’azote de l’air. Au contact de ces matériaux adsorbants, souvent des zéolithes, l’air s’appauvrit en azote et l’on peut alors récupérer l’oxygène.
À température et pression ambiantes, l’oxygène est un gaz incolore, inodore et insipide. Très réactif, il peut quasiment se combiner avec tous les autres éléments en les oxydant. L’exemple le plus connu est la combustion, et c’est aussi l’une de ses principales applications. Les composés organiques brûlent très vivement à son contact et c’est pourquoi la combustion à l’oxygène est très utilisée dans l’industrie.
L’oxygène est également le « gaz de la vie ». Il est indispensable à l’être humain pour assurer sa respiration. L’oxygène médical permet d’aider les malades insuffisants respiratoires ou atteints de BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive).
Source : http://www.airliquide.com/fr/le-groupe/nos-metiers-nos-produits/gaz-de-l-air/loxygene.html
Masques et lunettes
Pour administrer l’oxygène à un patient par voie non invasive l’ambulancier aura à sa disposition plusieurs éléments :
- Lunettes
- Masque simple
- Masque à haute concentration
- BAVU
Les lunettes
Le débit adapté à l’administration d’oxygène via des lunettes nasales se situe entre 0.5 et 3l/minutes. On passe la tubulure derrière chaque oreilles : les tuyaux font le tour complet des oreilles pour se rejoindre en avant sous le menton. On termine en ajustant la bague de serrage des lunettes de façon à « coincer » la tubulure sous le menton. Le serrage sera bien entendu adapté pour ne pas gêner le patient.
Le masque simple
Le masque simple est muni d’ouvertures latérales sans valves souples qui permettent l’évacuation du gaz expiré (CO2). Débit moyen : 4 à 8 L/min. Si le débit est inférieur à 4 l/min : risque de réinhalation du gaz expiré (CO2) contenu dans le masque. Si débit est supérieur à 8 l/min : le masque ne sera plus efficace puisqu’un débit de 8 L/min assure l’enrichissement maximum qu’il est possible d’obtenir avec ces masques. On s’assurera du maintien du masque en ajustant la bague de serrage au niveau du nez tout en veillant au confort du patient.
Le masque Haute Concentration (HC)
Le masque haute concentration se compose du masque avec valve unidirectionnelle pour empêcher l’air expiré de revenir dans la réserve et limiter le risque de réhinhaler le gaz expiré (C0²) et de deux ouvertures latérales avec valves pour permettre l’évacuation du CO², mais aussi de bloquer le passage de l’air ambiant dans le masque. Ce qui va favoriser l’inhalation d’oxygène pur. Le débit minimum : 8l/min. On s’assurera du maintien du masque en ajustant la bague de serrage au niveau du nez tout en veillant au confort du patient.
Astuce : Avant d’apposer le masque sur le visage du patient, on ouvrira la bouteille d’O² puis on va « boucher » avec le doigt la valve située entre le masque et la réserve de façon à remplir complètement la réserve d’oxygène plus rapidement pour optimiser l’efficacité du masque avant installation sur le visage de la victime. De cette manière la réserve sera pleine au moment de la pose.
Le BAVU ou Ballon Autoremplisseur à Valve Unidirectionnelle
Le BAVU est utilisé dans une situation de réanimation. On branchera la tubulure sur la bouteille d’oxygène, on ouvrira le débit à 15l/min et on attend que la réserve soit remplie avant d’apposer complètement le masque sur le visage de la victime. Dans le cas d’un BAVU à usage unique on prendra soin de le jeter après usage dans un sac dédié aux DASRI (Déchets d’Activité de Soin à Risque Infectieux) de couleur jaune et identifié comme tel. Dans le cadre d’un BAVU réutilisable on procèdera à une désinfection avec démontage et trempage de chaque élément en respectant les consignes d’utilisation du désinfectant utilisé (temps de trempage etc).
Calcul d’autonomie d’un obus d’oxygène
Encore un rappel de base :
- volume total d’O2 disponible = volume bouteille x pression lue au manomètre (bars)
- volume réellement disponible = volume total -10%
- autonomie (min.) = volume réellement disponible / débit administré au patient (l/min.).
Exemple : bouteille d’O2 de 5 litres, pression de 100 bars, débit de 15 l/min.
autonomie = ((5 x 100) -10%) / 15 = 30 min.
Cette formule est à connaitre par coeur ! Néanmoins à l’heure de la technologie il existe des obus d’oxygène présentant un affichage digital comportant la durée d’autonomie, mais aussi des applications de calcul du type « Secours Reflex »
Le transport de l’oxygène
Transport d’un patient sous oxygène
Attention coup de gueule en vue, la chevrotine va sortir…
Rappel important : en aucun cas une bouteille d’oxygène ne doit être transportée dans un véhicule sanitaire léger. Il est OBLIGATOIRE de transporter l’oxygène dans une ambulance avec un système de fixation adapté pour les obus d’oxygène. En AUCUN cas on ne transporte un patient sous oxygène en VSL, c’est INTERDIT. Dans ce cas de figure vous allez à l’encontre des règles de sécurité. La prescription médicale de transport doit être réalisée en ambulance. C’est la LOI. Le seul cas de figure autorisé est pour le transport d’un patient détenteur d’un système d’oxygénation portatif.
Si on vous demande d’effectuer un transport d’un patient sous oxygène en VSL : vous êtes tenu de refuser le transport. Que le demandeur soit un médecin, votre patron ou encore le président de la république vous devez REFUSER. C’est votre responsabilité qui sera engagée si par malheur il arrive quelque chose. Je vous rappelle que vous êtes soumis au respect de la prescription médicale. Mais si celle-ci est erronée il vous incombe de faire le nécessaire auprès de l’équipe médicale.
Il est INADMISSIBLE qu’en France actuellement certains pseudo professionnels de santé (ambulanciers) réalisent ce type de transport (VSL + patient + obus d’o²). Soyez des professionnels et exercez votre droit de retrait. En aucun cas on ne pourra vous accuser de faute si vous refusez. Le cas contraire c’est le cas : il s’agit d’une faute professionnelle grave qui met en jeu votre sécurité et celle de votre patient. Et à ceux qui me balanceront à la tête que leur patron blabla licenciement bla bla : vous êtes en faute +++
Ne venez pas essayer de vous justifier ou autre, je ne suis pas l’instigateur de ces textes de lois. Et oui les règles en question existent pour mettre en oeuvre des mesures de protections.
Règles de sécurité et oxygène
On ne fume pas, on ne met pas de graisse ou de corps gras sur un obus d’oxygène, on évite tous risque d’étincelles, flamme ou autre à proximité d’une bouteille d’oxygène. On ne force pas l’ouverture de la vanne si ça bloque. On ne part pas tant que la bouteille n’est pas fixée solidement sur son support. Si ce n’est pas le cas imaginez un accident. La force cinétique du choc mélangé au poids initial de la bouteille vous donnera une idée de la capacité destructrice d’un tel élément sans oublier le risque d’explosion associé en cas de choc avec une bouteille non fixée. Exemple : on ne transporte pas un patient en ambulance avec l’obus d’O² crochetée sur le brancard !
Ces règles risquent de faire sourire plus d’un et pourtant ces règles de base sont souvent négligées.
Juste pour info voilà une petite démo d’un obus d’oxygène énervé ça vous donnera une idée concrète :
Pour aller plus loin
Sur ces bonnes paroles je vous invite qui que vous soyez à réagir en commentaires et ajouter les éléments qui pourraient enrichir/corriger/améliorer le contenu même de cet article. Pour ceux intéressés pour approfondir le sujet et revoir vos acquis il y a des sites web animés par des professionnels de santé plus qualifiés (infirmiers, médecins) ou encore la révision de la bible de l’ambulancier rédigé par Laurent FACON et Loic CADIOU : L’ambulancier Diplômé d’Etat. Non pas que je ne maitrise pas mon sujet, loin de là, mais je préfère que l’information distillée proviennent d’autres sources plus compétentes en la matière avec des références reconnues (oui je sors le bouclier moi aussi).
Sources de l’article : www.infirmiers.com