Introduction
Vous démontrez un intérêt manifeste pour le soin d’urgence, vous vous documentez sur ce qui se fait dans le monde ? Vous avez alors forcément entendu parler de BLS (Basic Life Support) et ALS (Advanced Life Support), qui sont des bases de classifications internationales du niveau requis de soin urgent. Je vais essayer de vous expliquer dans cet article ce que signifient ces deux acronymes, et quelles sont leurs particularités respectives.
Le BLS
Basic Life Support, littéralement traduit de l’anglais par le soutien basique de la vie. Cet acronyme désigne en fait les soins de base apportés sur une situation d’urgence. Par soins de base, il faut comprendre des soins ne nécessitant pas une formation longue et fastidieuse. En quelque sortes, ce sont des pratiques relevant du niveau secouriste.
On peut y relever ces quelques gestes :
- La maîtrise des hémorragies externes par pansement compressif ou garrot
- Les positions d’attente adaptées
- L’oxygénothérapie par inhalation ou par insufflation
- La libération des voies aériennes par bascule de la tête, subluxation de la mâchoire, canule de Guedel ou de Wendel.
- Les manœuvres de désobstruction des voies aériennes courantes (5 tapes dans le dos, manœuvre de Heimlich, aspiration endo-buccale)
- Les compressions thoraciques
- La défibrillation externe semi-automatique ou automatique
- L’immobilisation rachis/cervicale ou de membres
Ces gestes sont pour la majorité, enseignés à travers le monde au grand public, ainsi qu’aux secouristes de premier niveau tels que les ambulanciers, les sapeurs-pompiers, les secouristes, les EMT-B, mais aussi aux échelons supérieurs de soins puisqu’ils constituent la base d’enseignement des soins d’urgence. De nombreux pays utilisent la classification de BLS afin de désigner une intervention ne nécessitant pas de gestes avancés, permettant ainsi l’envoi d’une ambulance composée d’un équipage moins formé, donc de laisser à disposition des équipages mieux formés pour des interventions plus techniques.
L’ALS
Advanced Life Support, littéralement traduit par le soutien avancé de la vie. Cet acronyme désigne quant à lui les soins avancés nécessaire au bon déroulement d’une intervention. Ces soins avancés justifient d’une formation conséquente afin d’être en adéquation avec le statut juridique des gestes qui seront alors dispensés.
L’ALS comprend une multitude de gestes, la liste sera donc incomplète. Il faut alors s’imaginer que si un geste ne figure pas sur la liste BLS, c’est de l’ALS. En voici quelques exemples.
- La maîtrise des hémorragies externes ou extériorisées par des poudres coagulantes, des médicaments tels que l’Acide Tranexamique ou des solutés de remplissage vasculaire ou bien des sondes spécifiques (sonde de Blackmore par exemple)
- L’oxygénothérapie par insufflation à pression positive (type VNI, OptiFlow, C-PAP …)
- Le maintien de la perméabilité des voies aériennes avec des dispositifs de sécurisation tels que le masque laryngée, l’intubation endo-trachéale, la crico-thyroïdectomie …
- L’aspiration endo-trachéale
- La défibrillation manuelle et la synchronisation cardiaque
- La gestion médicamenteuse de la douleur
- La réduction de fracture, de luxations, de hernies
- La décompression pleurale
- La pose d’abords intra-veineux ou intra-osseux
A cette liste peuvent s’ajouter de nombreuses actions et médications mises en place à partir du moment ou le BLS n’est plus suffisant pour maintenir l’hémodynamie ou la stabilité des patients. L’ALS est pratiquée à travers le monde par des niveaux de soignants également plus avancés, à l’image des infirmiers, des médecins, des EMT-A ou encore des Paramedics.
Leurs actions et la mise en place de ces protocoles visent à engager un niveau de soin suffisant pour stabiliser l’état d’un patient pour son transport. Il est également souvent utilisé dans le but premier de maintenir la vie en attente d’un traitement définitif qui sera hospitalier.
Conclusion
Le BLS et l’ALS sont une classification logique de soins d’urgence. Ils visent à envoyer un moyen adapté au niveau de soin des patients, tout en évitant une sur-médicalisation à outrance, ou, à l’inverse, une sous-médicalisation dangereuse pour le bénéficiaire des soins.
Il est également évident que toute prise en charge BLS peut évoluer péjorativement vers une prise en charge ALS. Il est à noter que ces termes ne sont pas utilisés en France, du fait de l’envoi quasiment systématique d’un niveau secouriste sur une régulation médicale. Du fait de cette régulation médicale, il n’existe pas de besoin de classification des types d’intervention ou des moyens puisque la gestion de ces appels est médico-dépendante.